ENLEVEMENTS D’ENFANTS – Tokyo assure vouloir signer la convention de La Haye

Source : Lepetitjournal.com, Le journal des Français et francophones à l’étranger

mardi 29 janvier 2013

Le gouvernement compte passer par les procédures nécessaires pour signer la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants, a assuré récemment le ministre japonais des Affaires étrangères. Des mots qui doivent encore être suivis d’action pour un problème complexe qui touche aujourd’hui au moins 33 pères français

En visite à Washington à la mi-janvier, le ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, a assuré que le nouveau gouvernement de Shinzo Abe signerait la Convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants. « Le gouvernement compte passer par les procédures nécessaires pour une signature rapide du traité. Nous ferons tout notre possible pour que la convention soit ratifiée », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton.

Une ratification repoussée plusieurs fois
La convention a pour objectif d’assurer le retour immédiat des enfants déplacés ou retenus illicitement dans tout Etat contractant et de faire respecter les droits de garde et de visite. Interrogé sur le souhait d’Hillary Clinton de voir la loi votée lors de la prochaine session ordinaire à la Diète, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Masaru Sato, a assuré que le gouvernement était sincère dans sa volonté de légiférer le plus tôt possible. Des paroles qui doivent encore, selon les associations de parents victimes d’enlèvements d’enfants, être suivies d’actions. « A chaque nouvelle législature, la Diète japonaise, sous divers prétextes, repousse l’examen des projets de loi dont l’adoption permettrait l’adhésion à la Convention de La Haye », constate Richard Delrieu, président de SOS Parents Japan. Les tribunaux japonais n’accordent presque jamais la garde des enfants aux parents étrangers ou aux pères, et la loi ne reconnaît pas le partage de l’autorité parentale après un divorce, leur laissant peu de recours juridiques. Bien qu’insuffisante, une ratification permettrait de changer « quelque chose pour les parents d’enfants enlevés hors du Japon et ramenés dans ce pays par l’un des parents – en général la mère – en leur permettant d’engager une procédure de demande de retour des enfants enlevés », précise Richard Delrieu.

Pour lire la suite

Pour lire le texte complet de l’interview du président de SOS Parents Japan :
Lepetitjournal…com -Interview de R.DELRIEU

 

« Symposium on the Hague Convention – in Considering the Modality of International Family Mediation – » organised by the Ministry of Foreign Affairs

Source

Japanese

The Government of Japan has been making efforts toward the conclusion of « the Hague Convention on the Civil Aspects of International Child Abduction (the Hague Convention) ». Should it be concluded, the Government of Japan will designate the Ministry of Foreign Affairs as a Central Authority which provides assistance for securing the return of children and other objectives of the Convention. Under the Convention, the Ministry shall take, either directly or through any intermediary, all appropriate measures to secure the voluntary return of children or to bring about an amicable resolution of the issues. Mediation, a non-judicial form of amicable solution, encourages both parties to move voluntarily on to an agreement and often successfully avoids the increased complication of the issues. Contracting States have recognised the importance of mediation in this light and shared this view at such forum as the Special Commission Meetings. Nevertheless, currently in Japan, there are no sufficient experiences or knowledge accumulated in the field of international mediation concerning child removal issues.

The « Symposium on the Hague Convention – in Considering the Modality of International Family Mediation – » to be held on 16th January in 2013 will be a forum for discussing the modality of international mediation in Japan. The discussion will include sharing the experiences and knowledge of experts from the U.K. and Germany with a wealth of experience in mediation within the scope of the Hague Convention, and exchanging views on what modalities for international mediation should be in place in Japan after the Hague Convention comes into effect.

We are looking forward to your participation and please register your attendance as guided below.

Date

Date:
Wednesday 16th January, 2013, 13:00 – 16:30
Venue:
Mita 2-1-8, Minato-Ku, Tokyo, Mita Kaigisho
Map [PDF]
Organiser:
Ministry of Foreign Affairs of Japan
Cooperation:
Japan Association of Arbitrators
Sponsorship:
Japan Federation of Bar Associations
Language:
Japanese and English(For those who wish to hear a simultaneous interpreting, the limited number of earphones will be available.)
Admission:
Free of Charge
Capacity:
Approximately 200 people

                Preliminary Programme

 

13:00 Opening
Opening Address(Ministry of Foreign Affairs)
13:20

Keynote Speech

  1. 1) Anne-Marie Hutchinson OBE(Solicitor and Partner at Dawson Cornwell, Chair of the Board of Trustees of reunite, United Kingdom)
    Theme : « Cross-border Child Custody Disputes and the Ideal Modality of the Hague Convention and the Mediation »
  2. 2) Isomi Suzuki (Attorney at law, Chairperson of the study group on private mediation schemes of Japan Association of Arbitrators)
    Theme : « Challenge of International Mediation in Japan in response to the Hague Convention Cases »
14:25 Break
14:40

Panel Discussion

Theme : « Mediation in the Framework of the Hague Convention – Learning from Experiences of Germany and the United Kingdom- »

Moderators :
Mikiko Otani (Attorney at law, Member of the study group on private mediation schemes of Japan Association of Arbitrators, Vice-chair of the Hague Convention Working Group of Japan Federation of Bar Associations)
Miyuki Sano (Attorney at law, Member of the Hague Convention Working Group of Japan Federation of Bar Association)

Panelists :

  1. 1) Sandra Fenn (Expert for the Mediation of Hague Convention, reunite, United Kingdom)
  2. 2) Masayuki Tanamura (Professor, Faculty of Law, Waseda University)
  3. 3) Yoshiko Aibara (Attorney at law, Member of the Hague Convention Working Group of Japan Federation of Bar Association)
  4. 4) Christoph Cornelius Paul (Lawyer, MiKK, Germany)
  5. 5) Isomi Suzuki (Attorney at law, Chairperson of the study group on private mediation schemes of Japan Association of Arbitrators)
  6. 6) Akio Miyajima (Deputy Director-General, Foreign Policy Bureau, Ministry of Foreign Affairs)

Registration for the Symposium

  • To register for this symposium, please email us at hague.symposium@mofa.go.jp by 18:00 on Tuesday 25th December. Your email should include the following information:
    Subject:Registration for Hague Symposium

    1. (1) Name
    2. (2) Organisation
    3. (3) Position
    4. (4) Telephone number
      In the case of group registration, please provide the necessary information of all participants.
  • Seating capacity at the symposium is limited (approximately 200 people) and we may be unable to invite all applicants if we receive more applications than available seats. We will notify you whether a seat is available or not by around a week ahead of the symposium.
  • Information provided by you on this registration will be processed properly and only used for the purpose of this symposium.
  • Please come well ahead of the starting time as we will confirm your name at the reception desk. Persons not following our staff’s guidance or instructions in the hall will be refused admission or asked to leave.
  • Please come to the venue by public transportation if possible as the Mita Kaigisho has no parking areas.

Enquiries about the Symposium

Hague Convention Division, Foreign Policy Bureau, Ministry of the Foreign Affairs of Japan
Tel:03-5501-8000 (Enquiries are accepted from 9:30 to 17:30 on weekdays.)
FAX:03-5501-8239
Email:hague.symposium@mofa.go.jp

 

Boycott par les associations de parents de la 7e réunion du Comité Franco-Japonais sur l’enfant au centre d’un conflit parental à Paris

Les associations SOS PAPA et SOS PARENTS JAPAN ont décidé, d’un total accord, de ne pas répondre à l’invitation de la DFAE à assister à la 7e réunion du Comité Franco-Japonais sur l’enfant au centre d’un conflit parental, qui doit se tenir le jeudi 6 décembre 2012 à Paris.

Les raisons de ce boycott ont été exposées dans un courrier adressé à Monsieur Pierre-Christian SOCCOJA, Chef du Service des conventions, des affaires civiles et de l’entraide judiciaire de la DFAE (Direction des Français de l’Etranger du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes), suite à un échange de correspondance avec cette administration. L’ensemble en est reproduit plus bas.

Le Comité Franco-Japonais sur l’enfant au centre d’un conflit parental, créé en décembre 2009, se réunit tous les six mois depuis cette date, alternativement à Paris et à Tokyo. Il réunit des fonctionnaires des ministères français et japonais des Affaires Étrangères et de la Justice.

Les buts poursuivis par ce comité sont, d’une part, de discuter de l’éventualité de l’adhésion du Japon à la Convention de La Haye 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants, à laquelle le Japon est le seul pays du G8 à ne pas avoir encore adhéré, et d’autre part à tenter de régler les cas en cours d’enlèvement parental et de non présentation d’enfants franco-japonais, dont les parents sont séparés ou divorcés.
Jusqu’à présent, aussi bien sur la question de la signature par le Japon de la Convention de La Haye que sur celui des cas en cours, il n’a pu être enregistré d’avancée notable depuis 3 ans. Le Japon – tout en jurant de sa bonne volonté – reporte sans cesse, sous divers prétextes, l’examen d’un projet de loi qui permettrait cette adhésion, en intégrant à sa législation un droit de visite, voire un partage de l’autorité parentale, qui n’y figurent toujours pas .
Quant aux cas en cours, aucun membre des deux associations représentant les parents privés de leurs enfants n’a, jusqu’ici, ressenti les effets de « l’implication croissante des autorités japonaises » (selon la DFAE) dans la résolution de ces cas douloureux…

Et, pendant ce temps là, nos enfants grandissent sans père.

Malgré des demandes répétées de nos deux associations depuis la création du Comité FJ, de n’être pas invités  « à une rencontre à l’issue de ces travaux », mais à une véritable séance de travail en début de journée avec les représentants des parties française et japonaise, nous n’avons essuyé que des fins de non recevoir du Ministère des Affaires Étrangères français.  Nous pensons que, compte tenu de la stagnation des négociations et de la situation des relations entre parents et enfants non présentés, il est incontournable, urgent et impérieux que les associations représentant les principaux intéressés, les parents privés de leurs enfants, ne soient pas réduits à un rôle de figurants, voire de spectateurs invités post festum, mais que la parole des parents – qui tentent, corps et âme, de garder contact avec la chair de leur chair – soit enfin entendue avant le lancement de toute négociation entre professionnels de la diplomatie (négociation à laquelle les associations n’ont jamais demandé de participer).

Cette négociation entre représentants français et japonais  y trouverait sans doute, au contact préalable d’une réalité tangible, un surcroît de sensibilité et par cela même une meilleure légitimité, et pourrait, peut-être, enfin, aboutir à quelque chose de concret.

Nos associations SOS PAPA et SOS PARENTS JAPAN restent cependant ouvertes à toute proposition pour une prochaine réunion du Comité Franco-Japonais qui irait dans le sens de ce que nous souhaitons, en tant que représentants de parents privés de leurs enfants.

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Pour lire l’ÉCHANGE DE COURRIER AVEC LA DFAE , cliquer sur ce lien.

Arrestation d’une mère japonaise kidnappeuse à Montréal

Par Axel Marchand-Lamothe | Agence QMI

La collaboration entre différents corps policiers a permis d’éviter l’enlèvement d’un enfant. Yumi Cossio, de Repentigny, tentait de fuir le pays en direction du Japon avec son enfant de 11 mois.

La femme de 30 ans a été interceptée jeudi dernier à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, quelques minutes avant le départ de son vol.

Elle a comparu au palais de justice de Joliette vendredi pour faire face à une accusation d’enlèvement avant d’être remise en liberté sous conditions.

L’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) et le Service de police de la Ville de Montréal ont assisté les policiers de Repentigny pour épingler la suspecte.

http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/faitsdivers/archives/2012/10/20121030-141000.html#.

 

 

U.S. Senate Resolution on International Child Abduction

Thursday, August 2nd, 2012

Source : http://www.bachome.org/wordpress/2012/08/senate-resolution-intl-child-abduction/

BREAKING NEWS- August 2, 2012- U.S. Senator Barbara Boxer (D-CA) today joined Senators Frank Lautenberg (D-NJ), John Kerry (D-MA), Richard Lugar (R-IN), James Inhofe (R-OK) and 10 colleagues to introduce a bipartisan resolution condemning the unlawful international abduction of all children. The resolution also calls on the United States and the international community to take additional steps to resolve current and future abduction cases. The resolution names the top ten countries for international child abduction. Japan is specified by name three times in the resolution.

RESOLUTION

To express the sense of the Senate on international parental child abduction.

Whereas international parental child abduction is a tragic and common occurrence;

Whereas the abduction of a child by one parent is a heartbreaking loss for the left-behind parent and deprives the child of a relationship with 2 loving parents;

Whereas, according to the Report on Compliance with the Hague Convention on the Civil Aspects of International Child Abduction of the United States Department of State from April 2010, research shows that abducted children are at risk of significant short- and long-term problems, including “anxiety, eating problems, nightmares, mood swings, sleep disturbances, [and] aggressive behavior”;

Whereas, according to that report, left-behind parents may also experience substantial psychological and emotional issues, including feelings of “betrayal, sadness over the loss of their children or the end of their marriage, anger toward the other parent, anxiety, sleeplessness, and severe depression”, as well as financial strain while fighting for the return of a child;

Whereas, since 1988, the United States, which has a treaty relationship under the Convention on the Civil Aspects of International Child Abduction, done at The Hague October 25, 1980 (TIAS 11670) (referred to in this preamble as the “Hague Abduction Convention”) with 69 other countries, has agreed with its treaty partners to follow the terms of the Hague Abduction Convention;

Whereas the Hague Abduction Convention provides a legal framework for securing the prompt return of wrongfully removed or retained children to the countries of their habitual residence where competent courts can make decisions on issues of custody and the best interests of the children;

Whereas, according to the United States Department of State, the number of new cases of international child abduction from the United States increased from 579 in 2006 to 941 in 2011;

Whereas, in 2011, those 941 cases involved 1,367 children who were reported abducted from the United States by a parent and taken to a foreign country;

Whereas, in 2011, more than 660 children who were abducted from the United States and taken to a foreign country were returned to the United States;

Whereas 7 of the top 10 countries to which children from the United States were most frequently abducted in 2011 are parties to the Hague Abduction Convention, including Mexico, Canada, the United Kingdom, Germany, Ecuador, Brazil, and Colombia;

Whereas Japan, India, and Egypt are not parties to the Hague Abduction Convention and were also among the top 10 countries to which children in the United States were most frequently abducted in 2011;

Whereas, in many countries, such as Japan and India, international parental child abduction is not considered a crime, and custody rulings made by courts in the United States are not typically recognized by courts in those countries; and

Whereas Japan is the only member of the Group of 7 major industrialized countries that has not ratified the Hague Abduction Convention: Now, therefore, be it

Resolved, That—

(1)    the Senate—

(A)    condemns the unlawful international abduction of all children;

(B)    urges countries identified by the United States Department of State as noncompliant or demonstrating patterns of noncompliance with the Convention on the Civil Aspects of International Child Abduction, done at The Hague October 25, 1980 (TIAS 11670) (referred to in this resolution as the “Hague Abduction Convention”) to fulfill their commitment under international law to expeditiously implement the provisions of the Hague Abduction Convention;

(C)    calls on all countries to accede to or ratify the Hague Abduction Convention and to promptly institute measures to equitably and transparently address cases of international parental child abduction; and

(D)    calls on all countries that have not acceded to or ratified the Hague Abduction Convention to develop a mechanism for the resolution of current and future cases of international parental child abduction that occur before those countries accede to or ratify the Hague Abduction Convention in order to facilitate the prompt return of children abducted to those countries to the children’s countries of habitual residence; and

(2)    it is the sense of the Senate that the United States should—

(A)    aggressively pursue the return of each child abducted by a parent from the United States to another country through all appropriate means, consistent with the Hague Abduction Convention, and through extradition, when appropriate, and facilitate access by the left-behind parent if the child is not returned;

(B)    take all appropriate measures to ensure that a child abducted to a country that is a party to the Hague Abduction Convention is returned to the country of habitual residence of the child in compliance with the provisions of the Hague Abduction Convention;

(C)    continue to use diplomacy to encourage other countries to accede to or ratify the Hague Abduction Convention and to take the necessary steps to effectively fulfill their responsibilities under the Hague Abduction Convention;

(D)    use diplomacy to encourage countries that have not acceded to or ratified the Hague Abduction Convention to develop an institutionalized mechanism to transparently and expeditiously resolve current and future cases of international child abduction that occur before those countries accede to or ratify the Hague Abduction Convention; and

(E)    review the advisory services made available to United States citizens by the United States Department of State, the United States Department of Justice, and other United States Government agencies—

(i)    to improve the prevention of international parental child abduction from the United States; and

(ii)    to ensure that effective and timely assistance is provided to United States citizens who are parents of children abducted from the United States and taken to foreign countries.

More information will be posted as it becomes available.

Senator Boxer’s press release is available at http://boxer.senate.gov/en/press/releases/080212b.cfm

Ce père qui a convaincu l’Iran de lui rendre ses enfants

LE MONDE | 02.07.2012 à 11h37 • Mis à jour le 02.07.2012 à 11h37

Par Pascale Krémer

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/07/02/ce-pere-qui-a-convaincu-l-iran-de-lui-rendre-ses-enfants_1727374_3224.html

Les enfants sont là, à l’abri, dans l’appartement parisien d’un ami. Et lui ne peut plus s’arrêter de parler, de pleurer, tout en s’excusant de tant de mots, de blâmer les uns, rendre grâce aux autres, avant de fondre de nouveau en larmes, sans qu’aucune de nos questions puisse canaliser cette logorrhée libératrice. Dany Laurent reprend douloureusement vie, s’extirpant d’une bataille cauchemardesque de six ans pour retrouver ses deux enfants, Etienne, 9 ans, et Diane, 12 ans, enlevés par leur mère en Iran.

Autour de lui, il n’y avait plus grand monde pour espérer encore une issue heureuse. Mais, mercredi 27 juin, six ans et demi après leur enlèvement, Diane et Etienne sont revenus à Paris. Le quinquagénaire, cheveux déjà gris et visage émacié, en sort exsangue. « Je ne pouvais pas arrêter, j’aurais peut-être fini par en crever. » Avec une nouvelle obsession : raconter son histoire à la presse pour que cessent les poursuites contre la mère. « Dans l’intérêt des enfants. »

Il nous raconte, donc. La rencontre dans le Doubs, durant l’été 1999, entre deux professeurs de français. Il enseigne dans un collège de Besançon, elle, en Iran. Fatemeh a 34 ans, de longs cheveux bouclés, une bourse pour étudier en France, la ferme intention de n’en pas repartir ; lui une bonne part de naïveté. L’amoureuse tombe très rapidement enceinte. Diane naît en 2000. Puis Etienne en 2002. Il achète une maison, s’endette, commence à s’inquiéter de sa réelle affection pour lui, de sa froideur envers les enfants. Suspicions fondées : en octobre 2002, elle part. Commence alors l’une de ces sordides et interminables batailles judiciaires que provoquent parfois les séparations conflictuelles.

Fatemeh, qui refuse de laisser Diane à la garde partielle de son père, accuse ce dernier d’attouchements sexuels et de violence. En 2004, Dany perd tout droit d’hébergement alors qu’il bénéficie d’un non-lieu. Quelques mois plus tard, la justice rétablit son droit de garde, condamne la mère pour dénonciation calomnieuse et non-présentation d’enfants. Mais devant ce lourd conflit parental et la grande instabilité psychologique de la mère, les enfants de 3 et 5 ans sont, en septembre 2005, placés dans un jardin d’enfants de l’Aide sociale à l’enfance. Trois mois plus tard, machine arrière de la justice : un placement progressif des enfants chez leur père est décidé. Mais la mère, étrangement, obtient un droit de visite sans surveillance, le 1er janvier 2006. Dont elle profite pour enlever ses enfants. « Quand j’ai revu la juge qui avait pris cette décision, enrage aujourd’hui le père, elle m’a dit que, de toute façon, cela serait arrivé un jour ou l’autre ! »

AFFAIRES TOUJOURS ÉPINEUSES

L’enlèvement était soigneusement préparé. En février 2005, Fatemeh a fait délivrer des passeports aux enfants par la préfecture de Besançon, malgré une interdiction judiciaire de sortie du territoire. Elle a ensuite obtenu des visas au consulat d’Iran à Berne. Le jour du rapt, elle se fait accompagner en voiture jusqu’à l’aéroport de Genève par un abbé octogénaire influent dans la région, et décédé depuis. La voilà en Iran, avec deux enfants. En déposant plainte au commissariat, Dany Laurent tente de se raisonner : Diane et Etienne sont français (la loi iranienne ne reconnaissant que la nationalité du père), confiés à sa garde unique par la justice française, emmenés dans un pays où les enfants, dès leurs 7 ans, sont systématiquement confiés au père en cas de divorce.

Se raisonner, ne pas paniquer, surtout pas, tout en sachant que c’est l’Iran, qu’il est occidental. Le droit s’appliquera-t-il ? Les relations diplomatiques avec la France sont pour le moins tendues. Aucune convention ne lie les deux pays pour dénouer ces affaires toujours épineuses de déplacements illicites d’enfants à l’étranger – 255 cas recensés par le ministère de la justice en 2011. Qui l’aidera ?

Pas grand monde, à l’en croire. « En tout cas pas le conseil général du Doubs, qui avait la responsabilité de mes enfants, placés au moment de l’enlèvement. Son président m’a reçu au bout de quatre mois et demi, après un article dans la presse locale et des centaines de lettres de mon comité de soutien. Pas pour m’aider, mais pour me menacer de porter plainte si je continuais de critiquer son inaction ! » La justice, alors ? Cinq mois après le rapt, un arrêt de cour d’appel lui accorde la garde et l’autorité exclusives sur ses enfants. Un mandat d’arrêt Interpol est transmis en Iran. Puis, plus rien, si ce n’est l’actualisation récente des photos des petits. « Quand, en 2008, j’ai demandé que l’on se procure la liste des appels téléphoniques du frère de Fatemeh résidant aux Etats-Unis, et nécessairement en contact avec elle, cela m’a été refusé. »

INCESSANTES DÉMARCHES

Et les affaires étrangères ? « La cellule spécialisée, ce sont deux personnes qui entassent les dossiers et les laissent prendre la poussière. » Au niveau gouvernemental, les interventions sont impossibles, l’enlèvement a lieu en pleine crise sur le dossier nucléaire. « Les diplomates disaient : « Si l’on intervient, cela jouera contre vous« . Le président Chirac n’a pas répondu à ma lettre, le président Sarkozy m’a assuré de sa sollicitude… »

Ne pas médiatiser, lui conseille-t-on, ne surtout pas donner un tour politique à l’affaire. Le consulat de France à Téhéran ne peut agir officiellement. Pourtant, là, Dany trouve du soutien. On l’héberge pour qu’il ne brasse pas d’idées noires, seul dans sa chambre d’hôtel. On l’aide dans ses incessantes démarches.

Mais rien ne bouge. Les années passent. Monte l’angoisse. Les enfants le reconnaîtront-ils ? Dans quelles conditions vivent-ils ? Parleront-ils encore français ? Dany se met au persan. Lui, l’écolo plus coutumier du vélo que de l’avion, enchaîne les allers-retours. Apprend à connaître l’Iran, cet « autre univers mental », ses différentes juridictions, son sens de l’honneur exacerbé, son sens de l’accueil, aussi, tout en aiguillonnant un avocat franco-iranien trouvé grâce au consulat, dont il a le sentiment qu’il n’agit guère. Ses économies fondent (80 000 euros dépensés), son moral aussi. Bientôt il n’a plus l’énergie d’enseigner. Il n’est pas loin de sombrer quand, à la mi-juin, son téléphone sonne. Coup de fil d’Iran. Les enfants ont été retrouvés.

Ce miracle, Dany croit le devoir à la justice iranienne, qu’il remercie aujourd’hui, un brin provocateur. « J’ai eu affaire à des juges plus humains et consciencieux que certains juges français… » Comme ce haut magistrat du tribunal de Karaj – la ville des parents de Fatemeh, en banlieue de Téhéran. En mai 2011, devant l’enlisement de la procédure engagée (pour introduction illégale de personnes sur le territoire), il s’apprête à clore le dossier. A l’audience, Dany plaide pour que l’instruction reste ouverte. « Vous n’êtes pas musulman, mais moi, quand j’étais prisonnier en Irak, j’ai eu la vie sauve grâce à un médecin irakien chrétien, lui confie alors le juge. Vous êtes un être humain, un père qui cherche ses enfants, je vais faire mon travail. »

La condamnation de Fatemeh tombe en février 2012. Le dossier est transmis à un juge d’exécution des peines efficace, qui place six numéros de téléphone sur écoute. Quatre mois plus tard, mère et enfants sont localisés à Karaj, Dany est prévenu. Mais le nouvel avocat francophone qu’il s’est lui-même trouvé sur place craint que l’intervention policière ne soit ensuite contestée. Impossible selon la loi musulmane de confier des enfants musulmans à un non-musulman… Qu’à cela ne tienne, Dany se convertit officiellement dans la journée. L’opération de police peut être lancée, Fatemeh arrêtée.

RETISSER LES FILS AFFECTIFS

Elle encourt trois ans de prison, mais le juge suggère au Français d’abandonner les poursuites. Ce qu’il fait. « Il s’était mouillé pour moi, pour un étranger non musulman… » Dans l’attente des visas, Dany convie même Fatemeh à venir, chaque jour, voir ses enfants à l’ambassade. « Elle a fait ce qu’elle pouvait pour que leur départ se passe bien. Elle les aime vraiment maintenant », reconnaît-il, la voix cassée par l’émotion. Durant ces six années, il sait que les enfants ont été cachés, privés d’école, qu’ils ont vécu en cercle très fermé, perdu leurs joues rondes et leur gaîté, mais aussi qu’ils ont reçu des cours particuliers de mathématiques et d’orgue, pratiqué un peu la danse et l’équitation, regardé les chaînes françaises à la télévision. Ils parlent français, ont une photo de leur père dans leur album. « Elle n’a pas tout effacé. En dehors de les priver d’un père, ce qui n’est pas rien, elle a fait ce qu’elle pouvait… »

Désormais, Dany Laurent doit retisser les fils affectifs qu’une si longue séparation a rompus. La moitié de la vie de Diane sans lui, les deux tiers de celle d’Etienne. A son arrivée, les enfants l’ont reconnu immédiatement mais n’avaient pas l’air ravis de le voir. Et ce mercredi après-midi à Paris, alors qu’Etienne rechigne à se faire photographier avec son père, Diane confie d’une voix douce et éteinte qu’elle se souvenait de lui mais aurait « préféré rester avec maman ». A l’entendre, son père se tourne vers nous, le visage ravagé par les larmes. « Quand elle était petite, c’est avec moi qu’elle voulait rester… Je savais que ne serait pas facile. Je vois la difficulté pour eux de la séparation d’avec leur mère. Avant ils étaient joyeux comme tout, je les retrouve qui souffrent par mon fait. » Insupportable. Il reverra donc Fatemeh avec eux en Turquie, dès la fin juillet. Et surtout demande à la justice française l’annulation des poursuites, sans laquelle elle ne pourra obtenir de visa pour venir voir ses enfants. Si Dany a encore une certitude, c’est que la justice française doit bien cela à Diane et Etienne.


Marche pour les droits des enfants à Tokyo le 8 juillet à 13 heures

Source : Left Behind Parents Japan

 

Marche pour les droits des enfants à Tokyo

Le 8 juillet 2012 à 13 heures
Parc de Mizutanibashi
1-12-6
Ginza, Chuo ku,Tokyo

Buts : Droits des enfants, partage de l’autorité parentale et de la garde des enfants, adhésion à Convention de La Haye, interdiction des déplacements d’enfants, prévention des violences à enfant, prévention des séparations forcées parents-enfants.

SUNDAY, JULY 8TH – DEMONSTRATION AND MARCH — Appealing to Secretary Clinton to ask the government of Japan to sign the Hague Convention
March for children’s need to be loved and raised by both parents to restore the child-parent bond for all children in Japan.

Meeting place to start:
Mizutanibashi Park
Ginza 1-12-6
Time: 12:30 – 1:00 pm
Date: Sunday July 8
route: 1.8 km
The march starts at 1:00 pm.
The place to end and congregate is Hibiya Park.

« Walk for the children’s rights. »  子どもの権利のために、共に歩こう!

イベントのご案内多くの方の参加をお待ちしております。

日時:7月8日 12:30集合。 13:00行進開始
集合場所:水谷橋公園 東京都中央区銀座1-12-6
ルート:水谷橋公園(銀座)→日比谷公園 距離約1.8km
目的:子どもの権利向上、共同親権、共同養育、ハーグ条約加盟、子の連れ去り禁止、児童虐待防止、親子引き離しの防止を求めて。

(補足)
同日は、米国のヒラリークリントン国務長官(米国No3のポジション)が来日予定です。ハーグ条約加盟を日本に強く求めてもらいましょう。
既に一部のマスコミ取材が予定されていますが、お知り合いのマスコミにはどんどん流していただければ幸いです
TVに顔が出るのがまずい方は、サングラス着用、仮装などで対応ください。
是非、知人・友人にも参加をお声掛けください。
よくあるデモの様な叫んだりとかはしません。優しく訴えていきます。

Lettre de SOS Parents Japan aux candidats à l’élection législative 2012 de la 11e circonscription des Français de l’Etranger, et réponses des candidats

L’association SOS Parents Japan a adressé un courrier aux candidats à l’élection législative 2012 de la 11e circonscription des Français de l’Etranger. Vous trouverez en pièces jointes les lettres adressées aux deux candidats restés en lice au deuxième tour, Monsieur Thierry MARIANI (UMP), soutenu par le Nouveau Centre et par le Parti Radical, et Monsieur Marc VILLARD, candidat du Parti Socialiste, soutenu notamment par EELV, Génération Ecologie, le Parti Radical de Gauche et le MoDem.

Courrier de SOS PARENTS JAPAN à M. Thierry MARIANI

Courrier de SOS PARENTS JAPAN à M. Marc VILLARD

Un exposé de la situation des enfants franco-japonais privés de leur père français à la suite d’une séparation ou d’un divorce du couple parental franco-japonais a été joint à chaque courrier :

Exposé de la situation des enfants franco-japonais

REPONSES

Notre président a reçu aujourd’hui un message de Monsieur Marc VILLARD (PS), accompagné d’une lettre à SOS Parents Japan que nous reproduisons à la suite :

Bonjour Monsieur,

Vous trouverez ci-joint en attachement ma réponse à votre courrier.

J’ai suivi ce dossier avec Richard Yung qui est, comme vous le savez, très impliqué mais également avec René Aicardi et Thierry Consigny qui m’en ont entretenu lors de nos rencontres.

Vous pouvez compter sur mon soutien aux côtés des Sénateurs déjà impliqués dans ce dossier !
Bien cordialement.

Marc Villard

Réponse de M. Marc Villard (PS) à SOS Parents Japan

Marc Villard
Candidat Législatives 2012
11ème Circonscription

Monsieur Richard Delrieu
Président de l’association SOS Parents Japan

Hô Chi Minh Ville le 12 Juin 2012

Monsieur,

Vous m’avez écrit pour me demander de me positionner sur le douloureux problème des
enfants franco-japonais privés des liens avec leur parent français en cas de séparation ou de
divorce. C’est un sujet dont j’ai été informé de longue date par Richard Yung, René Aicardi et
Thierry Consigny, et dont j’ai jusqu’à maintenant suivi l’évolution avec beaucoup d’attention.
Ma suppléante, Laure Desmonts en visite à Tokyo a également pris connaissance de votre
courrier.

Il y a de plus en plus de mariages franco-japonais et il est nécessaire de poursuivre nos efforts
pour garantir le droit légitime d’un enfant à conserver un lien familial avec ses deux parents et
ses deux cultures.

Le 25 janvier 2011, le Sénat a adopté une résolution invitant le Japon à signer la Convention
La Haye sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfant. Il convient bien sur de
continuer à suivre de près l’état d’avancement du processus de ratification du Japon à cette
convention. Il faudra veiller également à ce que les restrictions à son application demandées
par les autorités japonaises, ne vident pas de son sens cette adhésion tant attendue.

Vous pouvez compter sur mon engagement si je suis élu au côté de Richard Yung, des
sénateurs représentants les Français établis hors de France, de vos représentants élus à l’AFE
pour au sein de l’Assemblée Nationale sensibiliser nos députés pour continuer le travail de
persuasion auprès des parlementaires et politiques japonais pour faire évoluer la
règlementation vers un rapport équilibré entre les deux parents.
Bien cordialement,

Marc Villard

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Réponse de M. Thierry MARIANI (UMP)

Monsieur Richard DELRIEU
Président de l’association SOS Parents Japan

Moscou, le 14 juin 2012
Monsieur le Président,

Vous m’avez très aimablement écrit pour me demander de prendre position sur le douloureux problème des enfants français privés de liens avec leur parent français dans de trop nombreux cas de séparation ou de divorce avec un citoyen japonais.
Je tiens à vous rassurer sur mon extrême préoccupation sur ce dossier douloureux au sujet duquel Thierry CONSIGNY, Conseiller AFE de la circonscription et membre de mon équipe de campagne, travaille en étroite collaboration avec moi.
Si je suis élu, je rejoindrai la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale et j’en constituerai une de mes actions prioritaires. J’interviendrai pour faire appuyer par la France la demande d’une ratification rapide de la Haye avant la fin de l’année 2012, car je trouve intolérable que la loi d’application traine depuis des mois et soit peut-être même reportée à la rentrée.
Si je suis élu, je rejoindrai le groupe d’amitié parlementaire France-Japon et j’inviterai mes collègues japonais par tous les canaux appropriés à un échange d’expérience sur la loi de la famille en France et au Japon, ses évolutions sociétales, l’autorité parentale partagée, la garde alternée, car je ne veux pas qu’on oublie les parents vivant au Japon après la signature de la Haye et les vrais changements ne peuvent passer que par la réforme de son code civil.
Je reste bien entendu à votre entière disposition pour vous rencontrer. Le 11 juin dernier et alors que j’étais à Tokyo, je sais que l’Ambassadeur de France rencontrait trois pères français. Je n’ai pas souhaité participer à cette rencontre, nos pas désintérêt mais pour éviter toute polémique en cette période électorale.
Bien à vous, bravo pour votre combat, continuez, vous avez mon soutien !
Thierry MARIANI
Candidat à l’élection législative dans la 11ème circonscription des Français de l’étranger

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Nous tenons à remercier les deux candidats restant au deuxième tour de l’élection législative 2012 pour leurs réponses, leur soutien et leurs engagements quant à l’action à mener.

Notre association étant apolitique, et ce douloureux problème des enfants privés de leur père dépassant tous les clivages, nous ne saurions bien évidemment donner de consigne de vote. À chacun d’entre nous de se déterminer selon sa sensibilité.

Richard Delrieu

Président de SOS PARENTS JAPAN

 

Lettre de SOS PARENTS JAPAN aux candidats à l’élection présidentielle française

La lettre suivante a été adressée le 23 avril 2012 par notre association aux deux candidats encore en lice au deuxième tour de scrutin des élections présidentielles françaises, Monsieur François Hollande, et Monsieur Nicolas Sarkozy.

Leur réponse, que nous attendons, sera publiée sur ce site.

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Nice, le 23 avril 2012

Monsieur,

C’est au candidat à la Présidence de la République que nous nous adressons aujourd’hui.

Les semaines qui nous séparent du deuxième tour de scrutin de l’élection présidentielle donnent à tous les citoyens de notre pays l’occasion de connaître la position respective des candidats sur les grandes questions de notre société et d’appréhender les réponses concrètes que chacun compte y apporter.

Notre association « SOS PARENTS JAPAN », régie par la Loi de 1901 et créée le 7 septembre 2009, a pour buts principaux la défense des droits des familles et des enfants victimes d’un enlèvement ou d’une rétention illicite ou abusive d’enfant mineur au Japon, en vue de l’application effective des conventions internationales le cas échéant et du respect effectif des droits et des intérêts de l’enfant, en particulier le droit, pour l’enfant, de continuer à avoir deux parents après la séparation ou le divorce de ceux-ci, et d’entretenir avec eux des relations suivies (cf. article 9-3 de la Convention relative aux droits de l’enfant (CRC), dite « Convention de New York », signée par le Japon le 22 avril 1994 mais non respectée)

C’est pour cette raison que je vous invite, en tant que Président de l’association « SOS PARENTS JAPAN », à vous positionner personnellement sur la problématique à la fois douloureuse et injuste qui se pose à nous, ainsi qu’à nos enfants, fils et filles de France, citoyens Français : celle de l’enlèvement et de la rétention de ces derniers par des ressortissants Japonais.

Vous voudrez bien trouver en annexe un exposé de la situation de nos enfants.

Permettez-moi de vous préciser que nous entreprenons naturellement cette démarche auprès de chacun des candidats à la Présidence de la République, et que les réponses de ceux-ci seront rendues publiques de manière totalement transparente sur notre site internet http://sos-parents-japan.org/, espace des parents d’enfants enlevés, Français et ressortissants d’autres pays, formant une communauté internationale active de citoyens qui se rencontrent et échangent chaque jour. Les non-réponses y seront également actées.

 

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Candidat, en l’assurance de notre très haute considération.

 

Richard DELRIEU

Président de SOS PARENTS JAPAN

 

(Le texte ci-dessous, intitulé Exposé de la situation des enfants franco-japonais privés de liens avec leur parent français en cas de divorce ou de séparation du couple parental a été joint en annexe à ce courrier.)

 

 

 

 

 

 

 

 

Exposé de la situation des enfants franco-japonais privés de liens avec leur parent français en cas de divorce ou de séparation du couple parental

(Ce texte a été joint en annexe à la lettre adressée le 23 avril 2012 par SOS PARENTS JAPAN aux deux candidats restés en lice au deuxième tour de scrutin des élections présidentielles françaises)

Depuis près de trois années, notre association SOS Parents Japan, en coordination avec l’association sœur SOS Papa, et plusieurs associations de parents japonais (Oyakonet, AEP, etc.) et anglophones (CRCJ, FRIJ, etc.) se bat au Japon pour la reconnaissance du droit des enfants — et, en particulier, des enfants franco-japonais — à continuer à entretenir des relations suivies avec leurs deux parents, après la séparation du couple parental (inscription dans la loi d’un droit de visite, partage de l’autorité parentale, notamment). Nous nous heurtons à un immobilisme et à une langue de bois récurrente de la part du gouvernement japonais sur le sujet. Les avancées sont de façade, et les promesses faites — dont celle de l’ancien Premier Ministre japonais Yukio Hatoyama, faite en mars 2010 en personne à notre ministre des Affaires Etrangères de l’époque, M. Bernard Kouchner, de charger un membre de son cabinet de traiter les cas en cours au Japon de non-présentation d’enfants à leur père français — n’ont pas été tenues.

Le « Comité de consultation franco-japonais sur l’enfant au centre d’un conflit parental », crée le 1er décembre 2009, et qui s’est réuni cinq fois à raison d’une séance tous les six mois, n’a pu enregistrer aucune avancée concrète. Les Japonais s’en tiennent au discours habituel : « Nous allons examiner le problème… ». Et nos enfants, totalement coupés de nous, grandissent sans père, sans leur famille française, et sans leur deuxième langue et leur deuxième culture. Ils sont totalement pris en otages par leur famille japonaise. Et les démarches de nos diplomates, même au plus haut niveau, se heurtent à une fin de non-recevoir. Nous ne pouvons comptabiliser aucune avancée dans les dossiers en cours, et nous devons déplorer qu’aucun contact n’ait pu être rétabli avec nos enfants kidnappés, dont nous sommes toujours sans nouvelles.

Aujourd’hui, une quarantaine de pères français sont sans nouvelles de leurs enfants franco-japonais — ainsi que des centaines de pères d’autres nationalités dans le même cas. Le ministère de la Justice du Japon recense 166.000 enfants privés de leur second parent par an dans l’archipel (enfants de couples séparés japonais-japonais et japonais–étranger confondus).

Pouvons-nous continuer à nous en remettre au bon vouloir d’un état japonais qui protège les parents kidnappeurs, ne reconnaît pas le partage de l’autorité parentale, et refuse à l’autre parent un droit de visite que même la Chine — pays tant critiqué pour ses violations des Droits Humains — a adopté en 2002 dans sa loi familiale ?

Il est grand temps qu’une volonté politique ferme, au plus haut niveau de l’Etat, oriente les démarches de l’administration française pour exprimer sa volonté de voir nos enfants retrouver leur père français et leur identité française dont ils ont été spoliés.

Je me permets d’attirer votre attention sur le fait que le Sénat français, sur la proposition des sénateurs Richard Yung (PS) et Louis Duvernois (UMP), a adopté le 25 janvier 2011 une résolution « relative aux enfants franco-japonais privés de liens avec leur parent français en cas de divorce ou de séparation », invitant le Japon à signer la Convention de La Haye 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants, et à adapter son Code Civil en adoptant un droit de visite et un partage de l’autorité parentale, jusqu’ici inexistants dans la loi japonaise.

Cette résolution a fait suite à celle adoptée par le Congrès américain le 29 septembre 2010 (Résolution nº 1326) condamnant le Japon pour la protection et l’impunité qu’il assure à ses ressortissants coupables d’enlèvements (parentaux) internationaux d’enfants.

Récemment, sous la pression internationale, le Japon a fait part de sa volonté de signer la Convention de La Haye 1980, et a organisé au Japon une consultation publique en ligne sur ce sujet. Les nombreuses restrictions au texte de la Convention proposées par le Gouvernement japonais en préalable à toute adhésion ont été dénoncées par nos associations. Elles nous semblent s’éloigner à la fois de l’esprit et de la lettre de ladite Convention. Il nous semble, en effet, que ces projets tendent, de façon indécente, à dissuader le parent Demandeur (celui auquel on a ravi l’enfant) d’engager une procédure de restitution d’enfant, et à protéger ledit Défendeur (celui qui a enlevé l’enfant), en lui permettant de légaliser son enlèvement.

Ces projets tentent — et cela est invisible pour celui qui ne connaît ni la loi ni la pratique judiciaire japonaises — d’imposer des restrictions qui transposeraient dans la Convention l’usage interne japonais. Ce n’est pas faire un pas vers l’Autre, c’est amener l’Autre à faire comme soi. Aux États signataires de ladite Convention de ne pas « tomber dans le panneau » d’une telle duperie, sauf à vouloir faire preuve de complaisance envers le Japon, ce partenaire économique que l’on semble vouloir privilégier à tout prix, y compris au mépris des droits des enfants et des parents !

Gardons à l’esprit que, sans modification sérieuse de leur Code Civil, les Japonais ne seront pas en mesure de signer la Convention de La Haye de 1980 sur les enlèvements internationaux d’enfants, et que, vu l’augmentation des mariages internationaux avec des citoyens japonais, ces enlèvements impunis vers le Japon ne feront que croître dans l’avenir si ces changements n’interviennent pas. Nous devons encourager les  Japonais à changer leur loi et à rejoindre les grandes nations avancées dans le respect des Droits de l’enfant, dont ils ont pourtant ratifié en 1994 la Convention (de New York), mais ne la respectent toujours pas.

Gardons aussi à l’esprit que, compte tenu de l’immobilisme récurrent de la culture et des institutions japonaises — dont j’ai eu le loisir de pouvoir me rendre compte, en vingt années de séjour au Japon —  les grands changements dans l’histoire du Japon ne se sont faits que sous la pression extérieure. Celles du Sénat français, associée à celle du Congrès américain, ne sont pas des moindres. Mais nous attendons maintenant une attitude claire et ferme de la part du prochain président de la République française envers le Japon sur ce sujet, et un réel suivi, à la fois du projet d’adhésion du Japon à la Convention de La Haye et des cas en cours des enfants franco-japonais privés de leur père français.